Login

Filière porcine et suivi de la concurrence Se situer dans les échanges mondiaux : la place de l’Europe contestée !

Au cours des 15 dernières années, des évolutions remarquables ont été observées, avec une expansion des échanges pour les acteurs présents sur le marché. Si l’Union Européenne a su profiter du développement de ces échanges, elle n’est pas la seule, présente Hervé Marouby, du pôle économie de l’Ifip. Tableau de bord de la situation mondiale.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


Principaux exportateurs et importateurs (1995, 2004, en 1000 téc)  (© Ifip)
L'Alena (Accord de libre-échange nord-américain conclu par les Usa, le  Canada et le Mexique) a su profiter du développement des échanges, c’est le challenger pour la première place à l'export sur les marchés. L'Alena a en effet mis l’accent sur les exportations avec le développement de sa production supérieur à la consommation. Tandis que les importations sont restées légèrement inférieures à 200.000 tonnes, les exportations se sont développées au cours des dix dernières années pour atteindre 1,5 millions de téc (tonnes équivalent carcasse).
« Les exportations se sont dirigées vers le japon et d’autres destinations parallèlement permettant l’émergence de petits marchés qui constituent des volumes non négligeables », commente Hervé Marouby.

Les exportations de viande porcine sur les marchés internationaux (Hors commerce intra-UE et intra-Alena) (© Ifip d’après sources nationales)
Pour les Usa en particulier, il est à noter l’apparition d’un excédent de production plus ou moins important selon qu’on prenne en compte l’importation en vif ou non. Mais, souligne Hervé Marouby, « on note une augmentation globale des exportations de viande ». « Ce supplément de production s’est écoulé d’abord vers Alena mais aussi vers le Japon », exportations en nette croissance ces dernières années, souligne le spécialiste de l’Ifip.
Au Canada, la moitié de la production est destinée à l’exportation, surtout sous forme de viande. Les exportations en vif ont augmenté fortement jusqu’en 1997, avec une croissance nettement moins forte depuis, restant toutefois très significative, souligne Hervé Marouby.
Le Mexique est quand à lui fortement déficitaire et importe beaucoup des Usa, mais, s’il peut être considéré comme un outsider, « il exporte quand même vers les marchés d’extrême orient avec qui il existe des accords de libre échange », commente Hervé Marouby

Le Brésil, troisième exportateur derrière l’Union européenne et Alena en 2005, a notamment fortement augmenté ses exportations principalement vers la Russie. A noter que les exportations du Brésil vers d’autres destinations progressent aussi.

Un autre outsider (avec le Mexique) dans ces principaux acteurs exportateurs est le Chili. Il se retrouve sur certains marchés clés comme au Japon mais aussi sur certains marchés européens. Sa situation sanitaire stable lui permet de choisir ses marchés et des accords d’association avec l’Union Européenne lui garantisse une certaine quantité vers cette destination.

Le japon, cœur de marché

Pas d’échanges mondiaux sans les importateurs, et dans ce rôle, le Japon est « la clé de voûte des échanges », commente Hervé Marouby. Les importations sont croissantes (714.000 téc) en provenance de l’Alena sur le cœur de marché constitué de viandes désossées, congelées et fraîches. « Usa, Canada, Mexique et Chili se partagent principalement ce marché avec une part croissante des Usa sur le marché japonais », précise Hervé Marouby. Le Japon est également importateur de produits transformés, en provenance notamment de Chine qui a su dépasser ses problèmes sanitaires. Le Japon importe aussi des graisses et co-produits, « un marché à ne pas négliger », selon Hervé Marouby.

La Corée, en forte demande, importe 261.000 téc (2005). Son principal fournisseur est Alena, suivi par l’Union Européenne, puis...le Chili.
En Russie, l’Alena est peu présente. 868.000 tec sont importées principalement du Brésil et surtout sous forme de viande désossée. La Russie importe aussi des produits transformés, un marché sur lequel l’UE est bien présente, « et même prépondérante en lard et graisses (25% des importations) », souligne Hervé Marouby.

La position de l’Union Européenne contestée par Alena et le Brésil


*Coûts moyens Ifip d’après données nationales et experts.  Etude Omc Ifip-Office Elevage 2005 (© dr)
L’Union Européenne a été pendant de nombreuses années en position de force, une position désormais contestée par Alena et le Brésil. « La question de la place de l’UE se pose sur les marchés mondiaux », commente Hervé Marouby.  Certains bassins ont relevé le défi de fournir des produits à faibles coûts. Des différences importantes existent en terme de coûts de production.  Elles sont très favorables pour les Usa et le Brésil, note Hervé Marouby, mais souligne le spécialiste, « le commerce du porc ce n’est pas seulement le coût, mais aussi la capacité à vendre. La valorisation des pièces est importante à l’export. Le savoir faire commercial des entreprises est également prépondérant. »
Enfin, explique Hervé Marouby, les taux de change sont primordiaux à l’export et la compétitivité vient aussi d’autres éléments à ne pas négliger : soutien public (accords commerciaux, promotion,..). « Ainsi, l’Amérique du nord est assez active en promotions commerciales sur les marchés internationaux », conclut Hervé Marouby.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement